Expressions Libres / Numéro 8 / Juin/ Juillet 2003
Edition du 2003 ( 1ère Edition)
VVersion Française/version Internationalea / Edition corrigée & actualisée le 26/06/03 18:22
NUMERO 8 / JUIN /JUILLET 2003
Titre: Ordre & Désordre
(C)Photos Michael Kenna http://www.michaelkenna.net/html/index2.html
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Le droit de résistance est un droit naturel ,non-écrit au-dessus du droit positif.( 1)C'est ainsi que tout pouvoir conquérant une fois dominant et établi,combat le droit naturel parce qu'on l'invoque le plus souvent pour lui résister.C'est lui qui invite à discuter à contester l'ordre et la loi.Cependant,le droit naturel ,l'ordre concret du célèbre Carl Schmitt,supérieur au droit écrit a pu être invoqué par le régime nazi pour justifier sa Gleichschaltung (2).De ce fait,le droit naturel dans l'Allemagne après 1933 a mené à l'insécurité juridique puis physique ( cf.le judéocide) et aux abus de pouvoir;c'est ainsi qu'il a pu être négativement connoté,déprécié,suspecté de dangerosité dans les décennies qui suivirent.
.Pour autant," dans cette conjonction du droit et de la politique où se spécifient les déterminations actuelles de la souveraineté et du pouvoir politique, on a pu faire observer que de la même manière que le droit positif et le droit naturel sont les deux pôles de la vie du droit, de la même manière, légalité et légitimité sont les deux pôles correspondants de la vie politique..." précise Josiane Boulad Ayoub(3).Entre ces pôles s'établit une Dialectique qui anime toute vie politique;la nier, c'est tuer toute vie ... L'ordre et le dés-ordre ( dans ce qui défait l'ordre) en sont les éléments constitutifs.
C'est à partir de ce constat que Jürgen Habermas développe sa réflexion sur le droit : les systèmes sociaux sont en crise, et ce, « sous la forme d'une désintégration des institutions sociales » . Pour Jürgen Habermas, ce phénomène de crise doit son objectivité au fait qu'elle naît de problèmes de régulation restés sans solution,de crise de la légitimité.
Alors,La Démocratie ne peut-elle se penser qu'en terme de consentement?
Et mieux,en consentement permanent jusqu'à la fin des mandats électifs des représentants du peuple? En évitant,de surcroît toute question dialectique reposant sur la légitimité et sur la légalité de tels ou tels actes relevant de l'exercice du pouvoir?Le gouvernement de Raffarin qui par le truchement de son ministre de l'Education nationale fait savoir lors d'une émission grand public que les enseignants protestataires essaient d'obtenir par la rue ce qu'ils n'ont pu obtenir par les urnes.(5) se place d'emblée dans le registre de la légalité obtenue après le choc du 21 avril 2002.Cependant,ce gouvernement élu dans des circonstances exceptionnelles ( après la ré-élection triomphale de J.Chirac de type sursaut démocratique avec les voix de la gauche) est un gouvernement par défaut qui ne peut se prévaloir d'aucune légitimité rationnelle lorsqu'on arrive au pouvoir avec plus d'un tiers d'abstention et sans aucun programme politique clairement établi ( sauf sur la délinquance et la sécurité, les fameux thèmes démagogiques porteurs mais dans le flou total concernant l'Education,la santé,la vieillesse, l'emploi ..). En refusant le dialogue social ,en cherchant à criminaliser les luttes sociales,en appliquant un programme politique pour lequel il n'a pas été élu, le Gouvernement Raffarin offre l'exemple-type de ses nouvelles démocraties autoritaires qui profite d'une situation exceptionnelle pour remplir un espace vide politiquement et passer à ce que G.Agamben en analysant les démocraties comme celle des Etats-Unis appelle l'état d'exception,un espace vide de droit. Que leur reste-t-il de démocratique?
Tous les thèmes que nous abordons dans ce numéro 8 renvoient particulièrement à cette question.
L'Europe dont les travaux sur la Convention, la nouvelle constitution pour l'avenir de l'Europe déçoit,c'est presque une habitude, tant le peuple est absent du débat. L'on nous dira que des représentants nous représentent et que des commissaires sont commis à cette tâche mais ce qui effraie c'est l'indifférence dans laquelle ses travaux se sont déroulés.Serions-nous si peu inventifs,aurions -nous si peu de moyens techniques que des Etats Généraux accompagnés de Cahiers de Doléances n'auraient pu se faire comme ils se sont fait au XVIIIè siècle réunissant les citoyens de villages en régions en pays? Pourquoi ne pas avoir convoqué un Congrès des peuples directement plutôt que ses dirigeants? Pourquoi confisquer la parole ? L'Europe ne pourra se faire que par notre implication directe.
Mais,Encore une fois,l'Europe se fait sans ses citoyens.Dans ombres & lumières sur L'Europe après les interrogations d'usages d'E.Balibar,Yann Moulier Boutang,Derrida et Habermas,quelques liens utiles sont donnés pour tenter de suivre le projet de Constitution .
Dans Question sociale,Question politique, la Grève qui a secoué la France dernièrement à la suite de la présentation du projet de loi sur la réforme des retraites et de la réforme de la décentralisation dans l'Education Nationale nous enseigne deux choses au moins. La première c'est que la question sociale se pose désormais en terme de choix de société et devance la question politique.
Un détour sur les Médias,dans Ouvrez les yeux rappelle combien la Revue Expressions libres est attachée à la liberté d'expression et à la qualité de l'information.A chaque numéro,cette rubrique s'enrichit de nouvelles ressources.
Puis,sont abordées les questions internationales,l'échelle globale étant aujourd'hui l'échelle nécessaire de toute compréhension de notre époque,grâce à des articles soigneusement sélectionnées.Les frontières,L'Empire, bref toute la réflexion sur le nomos du monde et nous entamons les premières réflexion sur l'état d'exception,concept schmittien dont la postérité s'explique par le fait qu'il devient l'outil indispensable pour comprendre comment l'on peut passer d'une situation d' exception juridique et politique à une norme. A l'automne sera publié un compte-rendu critique dans la revue Respublica,du dernier livre de Giorgio Agamben, l'état d'exception,Homo sacer,publié au Seuil,collection l'ordre philosophique,2003.
Enfin,avec le centenaire de George Orwell nous soufflons un peu :une pause à la fois philosophique,littéraire et politique sur l'Utopie et diffusons un entretien inédit avec Christophe Conot,professeurs de lettres.Le Numéro se termine par la présentation d'informations culturelles et artistiques indépendantes.
Bonne lecture,
Nadia.Burgrave@expressions-libres.org - Juin 2003.
Ombres & lumières sur l'Europe
>Articles
de périodiques
E.Balibar,Politique de l'im-puissance:Quelle médiation européenne?,entretien in Passant Ordinaire,43,Mars 2003 J.Habermas et J.Derrida,Plaidoyer pour une politique extérieure commune,in Libération,1er Juin 2003.(notes de la Fondation J.Jaurès). Y.Moulier Boutang,L'Europe trou noir,in Multitudes 11,hiver 2002. http://www.cafebabel.com/htmlfr/homefr.asp ( nombreux articles dans plusieurs langues)
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>Ressources
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/europe/ http://www.lemonde.fr/abonnes/tld/0,,3214,00.html http://www.courrierinternational.com/dossiers/geo/UE/01.htm http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/ue/index.shtml http://www.institut.fsu.fr/chantiers/europe/avenir_europe.htm La Transition Post communiste en Europe centrale et orientale, in Revue H/G, 377 &382,mars 2003 |
Ombres
et lumières
sur l'Europe
par Nadia Burgrave.
Les Européens existent, Dominique
Reynié(1) les a rencontrés.
Les Européens ont-ils conscience de
partager les mêmes valeurs ?
Ont-ils le sentiment d’avoir un passé
historique qui les distingue ou d’avoir vécu la même aventure ? Quelles
sont leurs aspirations profondes alors que L’Europe politique après l’Europe
économique s’édifie, que l’Union européenne s’élargit et qu’émerge
dans le même temps un espace public européen sous l’impulsion des travaux de
la Convention européenne et des circonstances, on l’a vu encore récemment,
quand l’actualité a mis en évidence une mobilisation sans précédent face
aux grands enjeux comme la guerre
en Irak ?
Dominique Reynié, professeur à
L’I.E.P de Paris et directeur de l’Observatoire interrégional du politique
a convoqué pour cet ouvrage une quinzaine de contributeurs, chercheurs
des laboratoires de statistiques et sondages, spécialistes des questions économiques,
politiques, institutionnelles et culturelles pour brosser un tableau physique et
moral des Européens en 2003.
Quelles ombres et quelles lumières
sont jetées sur ce tableau ?
A suivre l’opinion européenne depuis
plusieurs années, il apparaît que l’attachement à l’égard de l’Europe
est de plus en plus vif et plus particulièrement parmi les jeunes européens de
15 à 24 ans, que l’élargissement, autre sujet actuel, peut susciter des
craintes, des peurs – l’élargissement à 25 va compliquer les décisions à
prendre, les migrations d’Est vers l’Ouest vont s’intensifier, l’élargissement
coûtera cher- mais susciter aussi des
espoirs –l’élargissement c’est le gage d’une puissance retrouvée sur
le plan économique et international comme un devoir moral de réunifier l’Europe
après la guerre froide-.Les Européens aspirent, en outre, au- delà d’une
communauté de valeurs démocratiques exprimées dans les 50 articles de la
Charte des droits fondamentaux et de la conviction de bâtir un espace de paix
et de prospérité, à être mieux informés des projets d’avenir, à voir se
renforcer les liens entre citoyen et Europe dont devront tenir compte les
propositions du futur congrès des peuples.
Il
ressort de cette étude que les dirigeants européens pourraient en tirer
pas mal de leçons.
Prenons un exemple. La Politique
agricole commune (PAC)qui représente à travers l’agriculture, le secteur économique
le plus intégré dans le processus communautaire. Sempiternel objet de
litiges entre Etats, contestée par endroit dans de spectaculaires échauffourées
d’agriculteurs, celle-ci est néanmoins perçue non seulement
comme légitime et incontournable par ses propres représentants, mais
les Européens, en dépit de la diversité des situations historiques et économiques
encore présentes du Nord au Sud, lui assignent des objectifs communs moins
productivistes, plus patrimoniales et écologiques. Aux dirigeants de taire
leurs différends nationaux et d’orienter intelligemment l’agriculture
communautaire vers un modèle de qualité. Les Européens sont du reste plus en
avance qu’on ne le pense, attendant de
nouvelles politiques communes notamment en matière de protection de
l’environnement, de droits de l’homme etc..
D’autres enseignements éclairants
sont aussi donnés. Hélas, on ne pourra prendre que quelques exemples. Le cas
autrichien montre que l’évolution sensible de l’opinion autrichienne en
faveur de l’élargissement ( sans pour autant affirmer que le revers électoral
du FPÖ est dû à la question européenne)peut être largement attribué
à un débat ouvert et à une politisation des enjeux européens. Là, où
la dépolitisation et la stratégie d’évitement des questions européennes se
produisent, le risque de voir proliférer le populisme xénophobe et anti-européen
est grand.
D’une manière générale beaucoup
d’analyses insistent sur le manque d’informations des Européens. Il semble
que les médias, les institutions scolaires ou politiques
échouent à s’en faire les relais.
D’autres ombres au tableau.
L’Europe du Sud - Est « en manque de temps historique »
pour achever sa modernisation politique et économique est en plein marasme.
Les Balkans, malgré l’entreprise au Kosovo, où l’incertitude règne
quant au maintien d’une paix ethnique et civile durable voient cependant en la
Bulgarie, un modèle de transition réussie dont beaucoup devraient
s’inspirer.
Les sources de cette enquête sont
impressionnantes. En témoignent la diversité et la qualité des sondages, de
leurs présentations claires et précises avec le souci de rendre transparente
la méthode scientifique suivie, de la richesse et la profusion des notes de bas
de pages, véritable mine d’or, de la pertinence des choix
bibliographiques et des liens web. La collecte d’informations comme
son traitement analytique en font un solide travail de référence bien
éloigné des lieux communs, poncifs et clichés rebattus par les médias.
Sans sacrifier au culte de la démocratie
d’opinion et du gouvernement par le sondage, cet ouvrage est un outil
indispensable à qui veut connaître les citoyens européens dans la plus vaste
extension du terme.
Reste que le thème du choix
fédéral ou confédéral
pour la future Constitution européenne n’a pas été abordé par les auteurs.
Serait-ce pour une prochaine édition ou une question par trop dérangeante
?
(c)
Nadia Burgrave.Avril 2003.
Question sociale,question politique.
En cette période d’incertitude de la bourse, il existe un moyen sûr de ne pas perdre bêtement son argent ! la Grève! Même 3 ans et 15 jours de grève vous coûteront moins que la réforme Raffarin ! Une compilation de tous les articles, discours,
sondages sur la réforme sur |
ENSEIGNEMENT
Décentraliser l'éducation pour
mieux la privatiser, par Franck Poupeau.
Comme si l'école était une entreprise..., par Christian Laval et Louis Weber
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/06/
Revue de Presse complète par Daniel Letouzey
http://dletouzey.free.fr/presse/revpres.htm
37,5 torchons ou bien 40 serviettes ?par
Claude Danthony, maître de conférences de mathématiques
à l'École normale supérieure de Lyon),juin 2003.
Un grand battage médiatique ne cesse actuellement d'opérer
une
comparaison entre le nombre d'annuités nécessaires pour obtenir une
retraite à taux plein : 37,5 dans le public et 40 dans le privé, et de
déduire de ces deux chiffres que c'est inéquitable. Mais personne ne
pense à préciser que le même mot « annuité » correspond à des réalités
tellement différentes dans les deux régimes que la comparaison n'a guère
de sens : autant ajouter des torchons et des serviettes ! Démonstration
:Nous avons tous appris à l'école qu'on n'ajoute pas des choux et des
carottes ou des torchons et des serviettes. Tout comptable sait que des
comparaisons ne sont valables que si elles sont effectuées «à structure
comparable ».
En tant que scientifique, j'ai le devoir, lorsque je compare deux
données chiffrées, de commencer par vérifier qu'elles correspondent à la
même réalité, par exemple sont exprimées dans la même unité. Sinon, on
peut faire dire absolument n'importe quoi aux chiffres. Le mot "annuité"
correspond en fait à un nombre issu de calculs totalement différents
dans les deux régimes. En gros :- Dans le public, le nombre d'annuités
correspond au temps où l'on occupe effectivement un emploi, au prorata
du temps de travail (ainsi, 1 an de travail à mi-temps donne une
demi-annuité, 1 an à 80% donne 0,8 annuité, etc.) - Dans le privé, c'est
bien plus compliqué. Cela dépend d'abord des sommes perçues : on valide,
pour chaque année civile, un nombre de trimestres correspondant au
salaire soumis à cotisations dans l'année. C'est ainsi, pour prendre un
exemple, qu'un cadre qui a travaillé 3 mois dans une année civile
obtiendra une annuité entière (alors qu'un smicard qui a travaillé 3
mois n'obtiendra lui que 0,5 annuité : est-ce bien équitable ?).De même,
un an de travail à mi-temps compte pour une annuité complète. On rajoute
ensuite certaines périodes non travaillées : chômage (en partie), congé
parental (sous conditions), etc.
A cela s'ajoutent des bonifications qui diffèrent totalement entre les
deux régimes, dont la bonification pour enfant accordée aux mères (2 ans
dans le privé, 1 dans le public)
En résumé il est parfois plus "facile" d'obtenir des annuités
dans le
privé que dans le public. Voilà un exemple qui montre bien les limites
de cette comparaison. Puisque les médias se sont fait l'écho de certains
avantages (oubliant les inconvénients) des femmes fonctionnaires mères
de 3 enfants, prenons l'exemple d'une mère de 3 enfants qui décide de
travailler 8 ans à mi-temps pour les élever :- Si elle est dans le
privé, elle aura une bonification de 6 annuités et les 8 ans à mi-temps
compteront pour huit annuités. Pour obtenir une retraite à taux plein
(40 annuités), il lui faudra donc obtenir 40-8-6, soit 26 annuités
supplémentaires. Si elle est fonctionnaire, la bonification sera de 3
annuités et les 8 ans à mi-temps compteront pour 4 annuités. Pour
obtenir une retraite à taux plein (37,5 annuités), il lui faudra donc
obtenir 37,5-3-4, soit 30,5 annuités supplémentaires, c'est-à-dire
travailler effectivement 30,5 années à plein temps. Est-ce bien
équitable?
Vous pensez peut-être que ce projet, qui se veut équitable, va revenir
sur cette différence ? Détrompez-vous : s'il instaure une validation des
périodes de congé parental, le projet supprime purement et simplement la
bonification d'un an des femmes fonctionnaires, pour les enfants nés
après le 1er janvier 2004 ! Mais la suite parait claire : s'il passe,
vous entendrez dans quelques années à la télévision : « Dans le privé
il
y a une bonification de 2 ans par enfant qui n'existe pas pour les
fonctionnaires, c'est inéquitable ». Et on supprimera la bonification
des mamans du privé !Tout cela pour dire que comparer le nombre
d'annuités nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein dans les
deux régimes et en déduire que ce serait inéquitable car 37,5 est
inférieur à 40 n'a aucun sens et relève de l'imposture. D'autant plus
que la notion de "retraite à taux plein" n'a strictement rien à
voir
entre les deux régimes et qu'on ne tient pas compte des retraites
complémentaires du privé !Un jour où j'avais pris un énarque en flagrant
délit de comparaison de chiffres incomparables, il m'avait répondu :
« D'accord, mais vous, vous vous intéressez au sujet. Pour les gens, il
faut des idées simples ».Je ne voudrais pas que l'opinion publique soit
convaincue que les fonctionnaires seraient des privilégiés du simple
fait que les médias colportent une idée aussi simple qu'inexacte.
II n'empêche que cette stratégie de dresser le privé contre le public,
sur la base d'une "idée simple" permet de faire passer au second
plan
certaines réalités. Elle permet d'oublier que la réforme Balladur de 93,
en augmentant la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans (là on peut
comparer les données puisque c'est le même régime), mais surtout par
l'introduction de la décote et l'allongement de la période de référence,
a déjà diminué et surtout va encore dégrader fortement les retraites du
privé. Elle permet de faire passer au second plan que la réforme ne
concerne pas les seuls fonctionnaires, puisque l'on va passer pour tous,
de 40 annuités en 2008 à environ 42 en 2020. C'est faire oublier un des
principes de ce projet de loi, qui me pose personnellement problème.
Alors que depuis le dix-neuvième siècle, l'augmentation de la richesse
de la France (et des pays riches) est allée de pair avec une diminution
phénoménale de la part de sa vie qu'une personne consacre à travailler,
le projet revient sur l'histoire, en décidant que désormais, sur une
vie, la proportion du temps consacrée au travail ne devra plus diminuer.
J'entends d'ailleurs tous les jours dans les médias des personnes me
dire sur un ton docte et péremptoire: « il faut que les français
comprennent qu'il faut travailler plus ». Soit, ils ont peut-être
raison. Mais dans la mesure où une telle affirmation est contraire à ce
qui s'est passé dans les 150 dernières années, je considère, en tant que
scientifique, qu'ils doivent justifier leurs affirmations. Or je n'ai
jamais entendu personne me donner un véritable argument selon lequel
nous serions vraiment aujourd'hui dans une situation nouvelle justifiant
une inversion du phénomène historique, c'est-à-dire une augmentation du
temps de travail. Elle permet de faire oublier que ce projet est un
choix politique de faire supporter aux seuls salariés actuels (pas aux
employeurs ou à l'impôt) le coût de l'augmentation de l'espérance de
vie, en justifiant cela par une nouvelle "idée simple" : on nous
répète
qu'il n'y aurait pas d'autre choix, ce qui est bien sûr faux. Surtout,
cela permet d'occulter le fait que les inégalités au sein du privé sont
bien plus criantes qu'entre le privé et le public. Dans le privé, tout
va dépendre de la convention collective, de la taille de l'entreprise ou
encore du temps partiel subi ou choisi. Vaut-il mieux être employé à
temps partiel subi d'une PME du nettoyage ou à temps plein d'une grande
entreprise, avec un accord 35 heures, un CE et une convention collective
très favorables ?
(c)Claude Danthony, maître de conférences de mathématiques
à l'École
normale supérieure de Lyon.
Argumentaire « de rue » par
Marjorie Galy, professeur de SES, Strasbourg, 16 mai 2003.
La part des retraités (papy-boom) augmente de façon durable (tous les pays
occidentaux sont touchés par ce phénomène).
Si cette part augmente c’est que cette catégorie de la population va
devoir
« absorber » mécaniquement une plus grande part des richesses (PIB) de la
France, tout comme dans un « pays jeune » une plus grande partie de la
richesse finance la jeunesse… A moins de faire l’hypothèse que « les
vieux »
vont être euthanasiés précocement ou accepter de s’appauvrir, ce qui
est peu
probable concernant les baby-boomers qui ont bénéficié des « 30
glorieuses ».
Tout le débat de la réforme c’est : d’où vont-elles venir ? Qui va
payer ?
Quel partage des richesses ?
La réforme Fillon n’a qu’une logique : amoindrir le niveau des pensions
(au
mieux – 20 %, les femmes étant beaucoup plus touchées que les hommes car
elles sont nombreuses à partir en retraite avec des années manquantes :
taux
de femmes à partir avec une retraite complète en 2000 = 52% contre 82%
pour
les hommes!), logique d’équilibre budgétaire oblige.
Si les retraites par répartition diminuent (ce qu’induit la réforme
Fillon),
les Français vont donc individuellement devoir épargner pour leurs vieux
jours pour compenser (= retraite par capitalisation), c’est-à-dire système
individuel, encore plus inégal que le système par répartition et surtout
dépendant des cours de bourse donc dangereux.
(remarque : si le patronat est tant intéressé par la capitalisation
c’est
que l’argent épargné individuellement va se retrouver massivement sur
les
marchés financiers, c’est-à-dire pour les entreprises, possibilité
immense
pour « lever des capitaux » bons marchés, malheureusement pas forcément
pour
investir ; les banques et assurances qui ont un marché saturé comptent
beaucoup sur le marché des retraites).
Donc les Français à petit salaire et petite pension vont s’appauvrir =
régression sociale de 50 ans. Ne pas oublier que la croissance de la France
dépend beaucoup du niveau de la demande qui sera de plus en plus déterminé
par le pouvoir d’achat des retraités puisqu’ils seront de plus en plus
nombreux.
Du fait du papy-boom, le déséquilibre cotisants/retraités se règle par 4
leviers non exclusifs les uns des autres :
- allonger la durée de cotisation essentiellement pour diminuer la
durée pendant laquelle la pension est versée (passage à 42 annuités, 45
ans
souhaités par le MEDEF !)
- reculer l’age légal de la retraite (officiellement reste à 60 ans)
- diminuer le montant des pensions versées par l' instauration de
décotes de 5% par annuité manquante (+ conséquences implicites de la réforme
Fillon) et l'indexation des retraites sur les prix et non sur les salaires
(En 2020, la réforme Balladur aboutit à ce que la pension des retraités
soit
de 50% de leur dernier salaire, alors que pour maintenir leur niveau de vie
il faux aux retraités une pension de 75% de leur ancien salaire
- augmenter l’argent allouer pour les retraites : les cotisations
sociales (salariales et/ou patronales) ou autres sources de financement
(taxation mouvements de capitaux, fond de réserve instauré par le PS...)
C’est ce 4ème levier que le gouvernement ne veut pas mettre en débat et
c’
est là-dessus que les français ont droit à un débat démocratique :
sont-ils
prêts à cotiser davantage pour garder une retraite par répartition de
qualité ou bien préfèrent-ils cotiser autant, voir leur pension diminuer
et
donc épargner individuellement pour compenser ?
Ne jamais oublier qu’historiquement tous les avantages sociaux des salariés
(congés payés, SMIG, réduction du temps de travail…) ont toujours donné
lieu
aux mêmes propagandes du patronat sur l’asphyxie de l’économie, or la
croissance des « 30 glorieuses » repose sur les avancées sociales des
salariés qui ont vu leur pouvoir d’achat augmenter fortement, donc la
demande, donc la production, donc le PIB et l’emploi. (Cela se saurait si
ces avantages pénalisaient la France, ils se développent depuis au moins
50
ans !) Même une croissance faible du PIB (PIB en 2002 = 1502 milliards d’
euros, coût du retour au 37,5 dans le privé c’est à dire équité par
le haut
coûte 4,5 milliards d’euros à ramener aux 21 milliards d’euros d’
exonérations de charges patronales en 2002 qui ont fortement augmenté par
rapport aux années précédentes) permet d’allouer des ressources pour
sauver
véritablement le système par répartition.
Pour financer l’augmentation des dépenses de retraite sans allonger la
durée
de cotisation ni réduire les pensions, il faudrait augmenter chaque année
la
part du revenu national (PIB) qui leur est consacrée de 1,1% seulement
(estimation la plus pessimiste du COR, avec natalité à 1,8 enfant par
femme
alors qu’on est à 2,1 aujourd’hui et immigration à 50.000 ce qui est
historiquement faible). Pourquoi seulement 1,1% ? Car le PIB et la
productivité du travail ne font qu’augmenter, certes plus faiblement en
période de crise mais cela suffit).
« Pour éviter à l’horizon 2040 un recul de l’âge de la retraite de 9
ans ou
une division par 2 du pouvoir d’achat relatif des retraites, il suffit en
effet de procéder régulièrement à une hausse des cotisations telle que
le
pouvoir d’achat du salaire net moyen augmente chaque année de 0,5 % de
moins
que la productivité. » Ce qui permettra une augmentation du niveau de vie
des salariés de 54% d’ici 2040 au lieu de 89 % si l’on sacrifie les
retraités (JP Piriou « Cotisons dans la bonne humeur » Le Monde 9 mai
2003).
« Patronat et gouvernement proclament qu’il serait inimaginable et
intolérable de consacrer aux retraites en 2040 les 6 points de PIB
supplémentaires qui correspondent à cette évolution des cotisations
sociales. N’en doutons pas, la même approche purement idéologique les
aurait
évidemment conduits à déclarer en 1960 : «D’ici à 2000, des
irresponsables
veulent augmenter de plus de 7 points le poids des retraites dans le PIB.
Cette hausse de plus de 130 % coulerait nos entreprises. » Et pourtant les
retraites sont bien passées de 5,4 % à 12,6 % du PIB de 1960 à 2000 ! »
(op.cit. Piriou). II faudra que leur poids, par collecte obligatoire et
collective (on reste dans le système par répartition) ou individuelle et
facultative (système par capitalisation) passe de 12% aujourd’hui à 18%
du
PIB dans le scénario le plus pessimiste.
Enfin n’oublions jamais que si démographiquement, le baby boom est une
parenthèse (1942-1965), une exception dans la natalité française, le
papy-boom le sera aussi… Il faut donc mettre en œuvre des solutions
transitoires pour passer ce cap sans détruire 50 ans d’acquis sociaux
résultant de luttes douloureuses.
(c) Marjorie Galy,mai 2003.
Pourquoi Réformer ?
Quelle réforme pour les retraites ? Quel diagnostic pour la crise ?
"Le Monde" met face à face deux visions différentes de l'avenir
de notre société, celle de l'économiste René Passet, théoricien de l'altermondialisme,
et celle de Raymond Soubie, spécialiste du social ... http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3230--323110-,00.html
Alors que le gouvernement Raffarin
s'est engagé à mener à bien avant l'été 2003 la réforme des retraites,
Libération.fr vous propose de retrouver dans ce dossier les éléments pour
comprendre: la situation actuelle dans le public et dans le privé, le poids
de la démographie, des liens, des graphiques, les articles de Libération
• Et bien sûr toute l'actualité •
http://www.liberation.fr/page.php?Rubrique=RETRAITES
http://www.oecd.org/pdf/M00005000/M00005992.pdf
Mise en garde à propos du texte : Une lettre de l'OCDE
A la suite du point de vue de Samuel Johsua intitulé "Luc Ferry ou la course à la sornette" (Le Monde du 21 mai), nous avons reçu d'Ulrich Hiemenz, directeur adjoint et chef de la recherche du Centre de développement de l'OCDE, la mise au point suivante :
La référence faite à une de nos publications, le Cahier de politique économique n° 13, consacré à "La faisabilité politique de l'ajustement", nous amène à apporter quelques précisions.
Le projet de loi portant sur les Retraites consultable sur le site de l'Assemblée Nationale
http://www.assemblee-nationale.fr/12/projets/pl0885.asp
Le projet de loi portant sur la décentralisation:
http://www.fo-snudi.fr/MIN.htm
Liste réseau des bahuts:http://www.reseaudesbahuts.lautre.net/
Liste Examens 2003:http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1089
>Pour envoyer un message : examen2003_l@samizdat.net
>Pour s'inscrire : mailto:sympa@samizdat.net?subject=subscribe%20examen2003_l
mai 2003
Res Publica n° 33
Catherine Withol de Wenden
Patrice Deramaix
Emmanuel Todd
Frédéric Encel
David Simard
Hors dossier :
- "L'humanité et la génétique", entretien avec Jürgen Habermas
- "Sur la guerre de Bush", par Patrice Deramaix
Excellent critique de Respublica,les Frontières est un numéro qui ne peut,en effet,être ignoré:
http://www.humanite.fr/journal/2003-06-09/2003-06-09-373600
Pour connaître la vérité de la cité planétaire dont la propagande libérale fait la promotion - notamment par le biais des réseaux électroniques -, il faut remiser les lunettes censées nous faire prendre le rêve de quelques-uns pour la réalité. Ce que nous proposent les tenants du capitalisme mondialisé relève d'une curieuse conception du village. " Chacun chez soi " et " il est interdit d'échanger autre chose que de l'argent et des marchandises " semblent être les vraies lois de la ville promise. À preuve, les crispations politiques que provoque la question des frontières. L'Europe - l'Europe forteresse - et sa politique d'imperméabilité migratoire, mais aussi le conflit israélo-palestinien sont de très intéressants terrains d'observation géopolitique. La rédaction de la revue Res Publica, dont la nouvelle livraison traite des frontières, a choisi d'y consacrer deux des cinq entrées du dossier : " L'immigration et les frontières de l'Europe ", de la politologue Catherine Wihtol de Wenden, montrant que la politique de clôture géographique et symbolique de l'Europe ressortit d'un raidissement paradoxal du discours d'ouverture du libéralisme ; " Du sionisme à l'État d'Israël : des frontières entre le droit et la force ", article signé par le géopolitiste Frédéric Encel, rappelant combien sont différentes, et pourtant conjuguées, la logique conduisant à l'institution d'une nation et celle qui commande à l'établissement de ses frontières, faisant d'elle un État. C'est toute la dialectique de la force et du droit - mais de quel droit parlons-nous, quand on parle d'État de droit ? s'interroge, à part, le philosophe Drieu Godefridi. Une dialectique que l'idéologie libérale vise à faire disparaître sous la justification trompeuse d'une coïncidence nécessaire entre ethnicité, nations et États, et qu'il est urgent de réinscrire dans l'espace de la réflexion politique, soulignent, du reste, une interview d'Emmanuel Todd et l'article de David Simard. Sans quoi, note enfin Patrick Deramaix, à qui on doit la dernière entrée du dossier, on accepte de fait une violence d'État pouvant s'exercer sans contrôle.
On le voit, il y a loin de l'insistante complexité de la question des frontières à cette simplicité de leur dépassement déclaré selon l'idéologie du village global. Une distance qui n'est pas sans rappeler celle, maintenant avérée, entre les déclarations d'intention démocratique du gouvernement Bush lors de l'invasion récente de l'Irak et la soumission annoncée de ce pays aux règles du libéralisme marchand, imposées avec la " libération " de l'État irakien.
(c) J.-A. N.,Humanité,9 Juin 2003.
Le numéro sur les Frontières expliqué par l' auteur:
Elément central des Etats-nations, les frontières sont rendues de plus en
plus perméables lorsqu’il s’agit des flux financiers et de marchandises.
Ce que l’on appelle la mondialisation paraît bien faire voler en éclat les
frontières, et affaiblir ainsi l’organisation du monde selon le principe
des nationalités.
Toutefois, les frontières restent un point d’appui bien plus important dans
les relations internationales que ne pourraient le faire croire les rhétoriques
de la mondialisation heureuse et du village planétaire internetisé. Dans les
pays en paix, les frontières peuvent prendre tout leur sens de fermeture
lorsqu’il s’agit d’immigration, comme c’est le cas avec l’Union
européenne, région du monde qui est pourtant, de fait, une terre
d’immigration. Malgré la mondialisation des flux migratoires et la
globalisation économique, les frontières restent des lieux privilégiés de
la violence d’Etat, d’autant plus lorsque la politique se fait sécuritaire.
Dans les régions de guerre, la question des frontières peut être, en ce
XXIe siècle, au centre des conflits. Les tensions extrêmes entre Israël et
ce qui devrait être la future Palestine en sont un exemple criant. Entre
force et droit, les uns et les autres veulent établir leurs frontières, dans
un rapport de force somme toute très inégal. La « solution » sera-t-elle
dans une séparation radicale des populations ? Une telle option est-elle la
seule que le pragmatisme peut proposer, tant la figure de l’Autre peut avoir
été dévalorisée à l’extrême par tant d’années de conflit, ou bien
est-elle inacceptable ? Quoi qu’il en soit, les frontières existent aussi
dans les têtes : frontières symboliques, frontières ethniques participent
de la constitution de l’identité d’un groupe par rapport aux autres
groupes, souvent pour le pire. Reconnaître l’autre dans sa différence est
une chose, l’y enfermer en est une autre. Ici, les idéologies différentialistes
et universalistes s’affrontent, porteuses toutes deux de la reconnaissance
de l’autre comme de l’exclusion de l’altérité, entre acceptation de la
différence de l’autre et reconnaissance de l’autre comme semblable d’un
côté, et transformation de cette différence en limite infranchissable
justifiant le chacun chez soi ou volonté d’intégration de l’autre par négation
de la différence. D’où viennent ces idéologies ? Des soubassements
anthropologiques des groupes humains ? Des rapports de domination, notamment
économiques ? Et comment régler les conflits liés aux frontières géopolitiques
et symboliques ? Peut-être que l’une des solutions consisterait à dépasser
ce qui nous particularise de trop : la représentation des groupes humains en
peuples. Un peuple n’est-il pas tant une réalité, soudé, lorsqu’il est
en guerre contre un autre peuple ? Si la notion de peuple doit être dépassée,
celle de pouvoir du peuple, la démocratie, doit l’être aussi. Peut-être
faut-il alors inventer une autre structuration politique du monde, où la
citoyenneté ne serait pas fondamentalement adossée à la nationalité, et où
elle serait ainsi à redéfinir. Abolition des frontières ?
(c) David Simard,Mai 2003.
D'autres recensions d'articles de revue qui montrent que la réflexion sur le nomos ne se tarit pas.
Frank Michelin,Professeur à l'université
de Susutka ( Japon),in Histoire n°277.
Avant l'Irak, le Japon... Le protectorat américain Les États-Unis veulent installer en Irak une administration militaire provisoire. L’expérience réussie du protectorat sur le Japon après 1945 les encourage à le faire. Concordance des temps.( lire la suite..)
|
Naoki Sakai,in n° 13 Multitudes,Eté 2003. Nationalisme japonais de l'Après-guerre. Complicité entre État périphérique et super-État Le nationalisme japonais après la seconde guerre
mondiale a émergé de |
Chomsky :le malentendu ? D’une mauvaise réputation...
Lire Noam Chomsky en France
|
|
Les mondes du XVIe siècle
|
Turbans Parlants
Pierre Bourdieu parle de l’Islam et de
l’intellectuel collectif. Pour en venir aux problèmes actuels, voyez-vous dans le fondamentalisme religieux une forme de résistance à la mondialisation ? > Lire la suite...
|
Cost of the War in Iraq $62,962,397,739 ( *) Calculé en temps réel, ce site présente un cumul du montant d'argent dépensé par le gouvernement américain pour financer la guerre en Irak. Ces chiffres, qui diffèrent de ceux du département de la Défense, sont basés sur des évaluations du Bureau du budget relevant du Congrès. Parallèlement à ce compteur roulant à grande vitesse, on peut comparer les compteurs (beaucoup plus lents) liés aux dépenses en matière d'éducation, de santé, de logements sociaux ainsi la conversion des voitures en gaz naturel ... |
Pillage
du Patrimoine Mondial
Consternation à l'époque dans les milieux scientifiques et historiques. Pierre Centlivres, professeur à l'Université de Neuchâtel et ancien conseiller au Musée de Kaboul commentait : «D'aucuns sont choqués par l'indignation provoquée par l'anéantissement des statues face à l'indifférence pour une population en détresse. Que répondre, si ce n'est que la destruction de ces oeuvres du passé suscite le même malaise que tous les iconoclasmes, qu'ils soient byzantins, huguenots ou missionnaires, la même angoisse que la destruction de livres et d'oeuvres d'art sous les régimes totalitaires. C'est celle qu'on ressent face au refus d'un legs de beauté et de liberté des croyances et de la pensée, legs qui appartient à l'humanité tout entière.»>>> lire la suite http://www.cyberie.qc.ca/chronik/20030422.html#b
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Pour
Frédéric
Keck, le mérite de Hardt et Negri est de poser le problème de
la constitution d’une subjectivité révolutionnaire globale, en des
termes qui respectent cependant la spécificité des luttes locales,
soit la « communauté des singularités ». Cette subjectivité
révolutionnaire ne peut émerger qu’au travers d’une double
conversion : celle de la prophétie, par quoi les luttes se
dressent à la verticale pour interpeller directement le pouvoir, celle
de la mémoire, qui entretient les combats passés, selon le modèle de
la Cité Divine de saint
Augustin. Ces deux dimensions manifestent la nécessité d’un pouvoir
spirituel, dont témoigne tant le mode de production intellectuel
constitutif de la multitude que le mode d’écriture de ce livre, Empire,
qui vise à produire affectivement ce sujet révolutionnaire.lire
la suite du numéro 33 d'Actuel Marx :N° 33.
Le nouvel ordre impérial,Mars 2003
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Réflexion
sur l'état d'exception
L'état d'exception par Giorgio Agamben,Le Monde,12 Décembre 2002. |
Vers l'état d'exception permanent?, le Monde,24 Juin
2003.par Pierre Hassner.
L'invraisemblable imbroglio des armes de destruction massive irakiennes, introuvables, ou en tout cas non trouvées, pose au moins plusieurs problèmes qu'il convient d'examiner en évitant le triple écueil du cynisme, de l'hypocrisie et de la naïveté : celui de la vérité et de la manipulation en politique internationale, celui des critères de l'inacceptable, du légitime, au niveau des régimes et à celui de l'emploi de la force, celui de la distinction ou de la confusion entre la norme et l'exception, entre la paix, l'état d'urgence et l'état de guerre permanente.>lire
la suite |
OUVREZ LES YEUX ...
- Bibliographie complète sur l'Histoire des Médias ( Sciences po) http://coursenligne.sciences-po.fr/2002_2003/histoire_media/delporte_bibliographie.pdf
- Revoir les numéros précédentsde Expressions-libres consacrés aux médias:
- recherches et questionnements: après avoir présenté Acrimed,voici Tocsin.net
http://www.tocsin.net/index_archives.htm
L'information est au coeur de l'organisation et du
fonctionnement de notre société.
Il est essentiel d'en comprendre les rouages, de maîtriser les enjeux de sa
fabrication et de sa diffusion.Tocsin observe, analyse et décrypte les médias.
Depuis des années, l'équipe de Tocsin - composée de professionnels de
l'information et de la création - propose une autre approche du monde de
l'information. Décalée et ludique, créative et analytique, les déclinaisons
de cette mise en perspective constituent la marque de fabrique des projets développés
par Tocsin.
>A lire le Dossier sur la Guerre d'Algérie:Les Journalistes en accusation
Conformistes et lâches...C'est l'accusation portée par Jean-François Kahn contre ses confrères des années de guerre. Le directeur de Marianne était correspondant à Alger à la fin des "événements". Un sentiment qu'exprime également, dans une interview autocritique, Jean-Pierre Farkas, à l'époque reporter pour Radio Luxembourg. Le silence majoritaire des médias populaires sur les tortures et les disparitions remet en cause l'histoire mythique d'une presse courageuse avec ses journaux saisis, ses éditoriaux contre la "question" et ses journalistes emprisonnés. Le paysage médiatique dominant était bien différent, comme le rappelle l'historien Benjamin Stora. Un dossier pour lancer le débat nécessaire mais jamais ouvert sur la responsabilité des journalistes et de la presse de l'époque. |
- Lecture indispensable:
P i e r r e B o u r d i e u, Sur la télévision, suivi de L’emprise du journalisme, 1996, 17,5 x 11 cm, 95p.. |
es
deux cours télévisés du Collège de France, présentent, sous une forme
claire et synthétique, les acquis de la recherche sur la télévision.
Le premier démonte les mécanismes de la censure invisible qui s’exerce sur
le petit écran et livre quelques-uns des secrets de fabrication de ces
artefacts que sont les images et les discours de télévision.
Le second explique comment la télévision, qui domine le monde du journalisme,
a profondément altéré le fonctionnement d’univers aussi différents que
ceux de l’art, de la littérature, de la philosophie ou de la politique, et même
de la justice et de la science ; cela en y introduisant la logique de
l’audimat, c’est-à-dire de la soumission démagogique aux exigences du plébiscite
commercial.
Kiosques,Gallerie,Ecritoire,Bloc-notes:
L' U T O P I E ,c'est la vie ?
entretien avec Christophe Conot,professeur de lettres en Juin 2003
>lire l'entretien http://webphilosophie.free.fr
Centenaire de
George Orwell - 25 Juin
1903 -
'Who
controls the past controls the future: Livres,articles de G.Orwell à télécharger: http://orwell.ru/library/novels/index_en.htm
|
sites,liens,ressources : http://www.k-1.com/Orwell/index.cgi/index.html http://grande-bretagne.net/orwellpage http://students.ou.edu/C/Kara.C.Chiodo-1/orwell.html#texts
Articles:Adversaire du capitalisme autant que du totalitarisme, l’inventeur de Big Brother et de la «novlangue» offre des pistes de réflexion essentielles pour penser, de manière critique, la modernité. Dossier http://www.nouvelobs.com/articles/p2012/a198768.html
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'Utopie et
Contre - Utopie
La quête de la société idéale en occident: Dossier complet réalisé par la BNF http://expositions.bnf.fr/utopie/
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Autre parcours possible dans l'Utopia
( dont l'étymologie signifie le non-lieu)
http://www.ac-nancy-metz.fr/Pres-etab/ClaudeGellee/utopie/sommaire.htm Mythe et utopies au XVIIIè siècle: http://membres.lycos.fr/jccau/ressourc/utopie/synthes.htm Supplément au voyage de Bougainville ( Diderot-1771) texte complet: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/livres /Diderot_denis/voyage_bougainville/voyage_bougainville.html Des écrivains contemporains: Margaret Atwood,La servante écarlate.1985,1987 en Français [Titre original: The handmaid's tale.] Un roman qui décrit une société répressive et nataliste, qui évoque les "terribles méfaits du puritanisme", et prend tout son sens quant on pense à la montée du fondamentalisme aux Etats-Unis et à ses positions très strictes en matière de sexualité et de contraception. L'oeuvre regorge de notations politiques et sociales: elle retiendra l'attention du lecteur soucieux des "droits des femmes", de leur rôle et de leur avenir. Sur cette vision proposée d'un futur proche, la critique est partagée. [Patrick Coppens] http://www.cariboo.bc.ca/atwood/ Margaret Atwood society
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Dans l’Amérique de Bush, Ces termes ne servent qu’à couvrir
l’action hégémonique et intéressée des grandes corporations
américaines, mais avec l’entière coopération des médias, cette
appropriation du vocabulaire orwellien permet à Washington de
renverser un à un les gouvernements qui refusent d’offrir « un
climat favorable » aux investissements de ces grandes firmes pour
les remplacer par des régimes plus accommodants : Marcos, Mobutu,
Suharto, Pinochet et les généraux salvadoriens, brésiliens,
argentins, etc. Le pitoyable géant U.S. ne se sent en sécurité
qu’en imposant son contrôle et sa domination sur les petits pays
d’une zone d’influence qui ne cesse de croître.
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Vent
d'est... Près de quinze ans après la chute du Mur, les cinéastes et les acteurs de l'ex-RDA sortent enfin du purgatoire, avec des films qui marquent un renouveau du cinémad'outre-Elbe http://www.liberation.com/page.php?Article=115167#
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Good bye Lenin !
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Poésie Philosophique
... Le Bonheur est une espèce de contemplation ( Aristote,Livre X,chap.VIII,8)
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Web / Suppléments*
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